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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 17:01
La Bhagavad-gita
telle qu'elle est
 ______________________

Par Sa Divine Grâce 
A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada


lotus-copie-1
Chapitre 2
Aperçu de la Bhagavad-gita 
Verset 14 

Le contrôle de soi

antavanta ime deha
nityasyoktah saririnah
anasino ’prameyasya
tasmad yudhyasva bharata

 

 

anta-vantaḥ — périssableime — tous cesdehāḥ — corps matérielsnityasya — existant éternellement;  uktāḥ — il est dit queśarīriṇaḥ — les âmes incarnéesanāśinaḥ — ne devant jamais être détruite;  aprameyasya — immensurablestasmāt — donc;yudhyasva — combatbhārata — ô descendant de Bharata, engage le combat.
                                                                        

                                                                         

                                                                           TRADUCTION




 L'âme est indestructible, éternelle et sans mesure; seuls les corps matériels qu'elle emprunte sont sujets à la destruction. Fort de ce savoir, ô descendant de Bharata, engage le combat.

 


TENEUR ET PORTEE




Le corps matériel est, par nature, périssable. Que ce soit dans un instant ou dans cent ans, il mourra; ce n'est qu'une question de temps; il est impossible de le maintenir indéfiniment en vie. Mais l'âme, si mince, comment un ennemi pourrait-il la détruire, s'il ne peut même la voir? Le verset précédent la disait si petite qu'on ne sait pas même la mesurer. Vue sous un angle ou sous un autre, la perte du corps n'est pas digne de pleurs, puisqu'on ne peut tuer l'être lui-même, c'est-à-dire l'âme; pour le corps, il est de toute manière impossible de le protéger et de le conserver indéfiniment. Et il est capital pour l'homme d'observer les principes religieux au cours de sa vie terrestre, car le corps matériel dans lequel il se réincarnera sera le fruit des acte 

accomplis dans cette vie.

Les Vedanta-sutras nomment "lumière" l'être vivant, parcelle de la lumière suprême. La "lumière" de l'âme maintient le corps matériel en vie à la façon de celle du soleil qui soutient l'univers. Et dès que l'âme le quitte, le corps se décompose; il ne peut vivre sans elle. Le corps en lui-même importe donc peu. Voilà pourquoi Krsna conseille à Arjuna de combattre et de sacrifier le corps matériel pour la cause du Suprême.

 



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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 18:13
30 versets-clefs de la
 Bhagavad-gita telle qu'elle est


______________________

Par Sa Divine Grâce
A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada


lotus-copie-1
Chapitre 2
Aperçu de la Bhagavad-gita
Verset 14

Le contrôle de soi

mātrā-sparśās tu kaunteya
śītoṣṇa-sukha-duḥkha-dāḥ
āgamāpāyino 'nityās
tāḿs titikṣasva bhārata

 



mātrā
-sparśāḥ — la perception sensorielle; tu — seulement; kaunteya — O fils de  Kuntī; śīta — hiver; uṣṇa — été; sukha — joie ; duḥkha — et souffrance; dāḥ — donant; āgama — apparaissant; apāyinaḥ — disparaissant; anityāḥ — impermanent; tān — tous ces ; titikṣasva — essaie de tolérer; bhārata — O descendant de la dynastie Bharata.



TRADUCTION



 Ephémères, joies et peines,  comme étés et hivers, vont et viennent, ô fils de Kunti. Elles ne sont dues qu'à la rencontre des sens avec la matière, ô descendant de Bharata, et il faut apprendre à les tolérer, sans en être affecté.

 


TENEUR ET PORTEE



Il faut, pour accomplir correctement son devoir, apprendre à tolérer les apparitions éphémères de joie et de tristesse. Les Vedas nous recommandent, par exemple, de prendre un bain matinal, même pendant le mois de magha (janvier - février); bien qu'il fasse très froid à cette époque, celui qui obéit aux principes religieux n'hésite pas à le faire. De même, une femme n'hésitera pas à supporter la chaleur accablante de la cuisine pour préparer le repas quotidien en plein été; les désagréments de la saison ne peuvent faire obstacle à l'accomplissement d'un devoir. De la même manière, un ksatriya ne doit pas s'écarter de son devoir de guerrier, même si ce devoir lui enjoint de combattre parents et amis. La connaissance et la dévotion peuvent seules nous délivrer des griffes de mâyâ; mais pour y parvenir, il faut suivre les principes de la spiritualité.


Deux noms ont été donnés ici à Arjuna, tous deux très significatifs: "Kaunteya" et "Bharata", qui rappellent respectivement son haut lignage maternel et paternel. Il a hérité de ce lignage; il est donc responsable de sa grandeur, ce qui l'oblige à l'accomplissement parfait de ses devoirs. Il ne peut éviter le combat.

 

article provenant de Lumière des vedas

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 09:13

La Bhagavad gita telle quelle est
__________

par Sa Divine Grâce

Ac Bhaktivedanta Swami Prabhupada







VERSET 10

 

mayadhyaksena prakritih
suyate sa-caracaram
hetunanena kaunteya
jagad viparivartate


TRADUCTION





La nature matérielle agit sous Ma direction, ô fils de Kunti, sous Ma direction, elle engendre tous les êtres, mobiles et immobiles. Par Mon ordre encore, elle est créée puis anéantie, dans un cycle sans fin.


 

 




TENEUR ET PORTEE




Ce verset ne laisse subsister aucun doute: indépendant des activités de ce monde, le Seigneur n'en demeure pas moins le régisseur absolu. Il est la volonté suprême, l'arrière-plan de la manifestation matérielle, dont la direction proprement dite s'opère par la force de l' énergie matérielle.


Krsna déclare encore, dans la Bhagavad-gita, être le père de tous les êtres, quelles que soient leur forme ou leur espèce. Comme le père dépose dans le ventre de la mère la semence d'où naîtra l'enfant, le Seigneur Suprême, de Son seul regard, injecte les êtres conditionnés dans le sein de la nature matérielle, d'où ils apparaissent sous diverses formes, en différentes espèces, selon leurs actes et leurs désirs passés. Bien qu'ils soient nés du regard du Seigneur, ce sont leurs propres actes et leurs propres désirs passés qui déterminent les corps qu'ils revêtent. Le Seigneur ne S'associe donc jamais directement à la création matérielle. Il lance un simple regard sur la nature matérielle, regard qui suffit à la mettre en mouvement et à tout y faire apparaître aussitôt. Il exerce donc, par ce regard, un rôle actif, cela ne fait aucun doute, mais ce rôle est indirect, il ne L'engage pas directement dans la création de l'univers matériel. La smrti explique ce phénomène par l'exemple suivant: lorsqu'on se trouve à proximité d'une fleur, l'odorat entre en contact avec son parfum, mais l'odorat et la fleur n'en demeurent pas moins détachés l'un de l'autre. Un rapport semblable existe entre Dieu, la Personne Suprême, et l'univers matériel: Il crée l'univers de Son regard et l'ordonne, mais n'est jamais en contact direct avec lui. Bref, la nature matérielle ne peut rien accomplir sans la sanction du Seigneur Suprême; et pourtant, Celui-ci est tout entier détaché des activités matérielles


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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 10:47

La Bhagavad gita


par sa Divine Grace A.C. Bhactivedanta Swami Prabhupada.





VERSET 13

 


dehino ’smin yatha dehe
kaumaram yauvanam jara
tatha dehantara-praptir
dhiras tatra na muhyati

 


TRADUCTION



A l'instant de la mort, l'âme prend un nouveau corps, aussi naturellement qu'elle est passée, dans le précédent, de l'enfance à la jeunesse, puis à la vieillesse. Ce changement ne trouble pas qui a conscience de sa nature spirituelle.


 

TENEUR ET PORTEE




Chaque être est une âme spirituelle, distincte de toute autre. A chaque instant, celle-ci change de corps et se manifeste sous la forme d'un enfant, puis d'un adolescent, d'un adulte, d'un vieillard. Mais à travers ces mutations, elle reste identique à elle-même et ne subit aucun changement. Finalement, à la mort de l'enveloppe charnelle qu'elle habitait, cette âme transmigre dans une autre. Sachant que l'âme est certaine de revêtir un autre corps, matériel ou spirituel, pour une nouvelle vie, Arjuna ne peut avoir aucune raison solide de se lamenter sur le destin de Bhisma et Drona. Bien plus, il devrait se réjouir de ce qu'ils échangent leur ancien corps contre un neuf, y puisant un renouveau d'énergie. Nos joies et nos souffrances varient avec nos différents corps, car elles sont le résultat -récompense ou punition- de nos actes passés. Bhisma et Drona sont de nobles êtres; ils gagneront dans leur vie prochaine des corps spirituels, ou du moins, des corps dotés de qualités supérieures, grâce auxquels ils connaîtront, sur les planètes édéniques, des joies matérielles plus grandes encore. Dans l'un ou l'autre cas, il n'y a nulle raison de se lamenter sur leur sort. On appelle dhira, "toujours serein", celui qui connaît parfaitement la nature de l'âme distincte*, de l'Ame Suprême et des univers matériel et spirituel. Les transmigrations de l'âme ne le troublent pas. Le fait que l'âme distincte ne puisse être divisée annule la théorie mâyavadi de l'unité des âmes. Si Dieu pouvait être partagé en une multitude d'âmes individuelles, Il serait divisible et mutable. Or, l'Arne Suprême n'est pas sujette au changement.


La Bhagavad-gita nous assure que les êtres distincts sont des fragments éternels (sanatanas) de Dieu. On les nomme ksaras, car il est toujours possible qu'ils tombent sous le joug de la nature matérielle. Ils existent de toute éternité à l'état de fragments, même après avoir atteint la libération spirituelle. Mais une fois délivrées de la matière, ces parcelles infimes de Dieu vivent éternellement avec Lui, la Personne Suprême, et jouissent, en Sa compagnie, de la connaissance et de la félicité absolues.

L'Ame Suprême, présente en chaque être, et l'âme infinitésimale apparaissent toutes deux dans le corps, mais elles n'en demeurent pas moins différentes. La réflexion du ciel dans l'eau y fait apparaître le soleil et la lune, aussi bien que les étoiles, mais les étoiles, représentant les âmes distinctes, n'égalent jamais pour autant le soleil ou la lune, auxquels on compare l'Ame Suprême. Arjuna, âme spirituelle infinitésimale et distincte de Krsna, l'Ame Suprême, ne L'égale nullement, comme le montrera clairement le début du quatrième chapitre. Si Krsna n'était pas plus haut qu'Arjuna, leur relation de maître à disciple perdrait tout sens. Si tous deux étaient trompés par l'énergie illusoire, maya, à quoi servirait-il que l'un soit le maître et l'autre l'élève? Entre les griffes de maya, il est impossible de donner aucun enseignement de valeur. Mais ici, la position de Krsna est claire: Il est le Seigneur Suprême, supérieur à Arjuna, lequel est oublieux, trompé par maya.
 

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 11:07
La Bhagavad gita

 
par Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada:





VERSET 47

 

yoginam api sarvesam
mad-gatenantar-atmana
shraddhavan bhajate yo mam
sa me yuktatamo matah


TRADUCTION


Et de tous les yogis, celui qui, avec une foi totale, demeure toujours en Moi et M'adore en Me servant avec amour, celui-là est le plus grand, et M'est le plus intimement lié.

 


TENEUR ET PORTEE



Le mot bhajate est ici chargé de sens; sa racine est le verbe bhaj, qui traduit l'idée de servir. Les mots français "adorer", "rendre un culte", "vénérer", "révérer", ne rendent pas exactement le sens de bhaja, car ils indiquent simplement une nuance de contemplation, d'offrande intéressée, ou d'affection respectueuse à l'égard d'un supérieur, tandis que bhaja signifie servir avec foi et amour, et ne s'adresse qu'au Seigneur Suprême. On sera considéré comme irrespectueux si l'on ne révère pas un deva ou un homme de bien, tandis qu'on sera directement condamné si l'on néglige de servir le Seigneur Suprême. De par sa nature même, parce qu'il fait partie intégrante de Dieu, l'être vivant a pour fonction de servir le Seigneur; s'il faillit à ce devoir, il lui faudra régresser, comme l'enseigne le Srimad-Bhagavatam:

"Quiconque, négligeant son devoir envers le Seigneur originel, source de tous les êtres, se refuse à Le servir, perd contact avec sa position originelle, naturelle et éternelle."
Là encore, on retrouve le mot bhajanti, ce qui montre qu'au contraire de "vénérer" ou "rendre un culte", il ne s'adresse à nul autre qu'au Seigneur Suprême. Notons également le terme avajananti, qu'on retrouve dans la Bhagavad-gita: seuls les sots et les crapules dénigrent Sri Krsna, la Personne Suprême. Les insensés qui se permettent d'écrire des commentaires sur la Bhagavad-gita sans jamais avoir fait envers le Seigneur le moindre geste de service, ne peuvent saisir la distinction entre bhajanti et "vénérer".


Tous les yogas culminent dans la bhakti. Le véritable yoga, c'est donc le bhakti-yoga, puisque les autres formes y conduisent toutes par étapes successives. Depuis le karma-yoga, au tout début de l'échelle du yoga, jusqu'à la cime, que représente le bhakti-yoga, le chemin est long. On commence, dans le karma-yoga, par agir sans aspirer au fruit de ses actes. Lorsque mûrissent la connaissance et le renoncement, on passe au jnana-yoga. Et le jnana-yoga, lorsqu'il s'accompagne de méditation sur l'Ame Suprême à l'aide de certains exercices physiques, devient l'astanga-yoga. Quand, au-delà, la méditation se porte directement sur Krsna, la Personne Suprême, on atteint le point culminant du yoga, la bhakti. De fait, le bhakti-yoga constitue le but ultime, mais pour bien l'analyser, il est nécessaire de comprendre les autres méthodes. Le yogi qui progresse graduellement sur l'échelle du yoga se situe donc sur la vraie voie de l'éternelle bonne fortune. Mais s'il s'arrête à une étape ou à une autre de son évolution, il ne sera plus qu'un karma-yogi, jnana-yogi, dhyana-yogi, raja-yogi, hatha-yogi. Celui qui a l'immense fortune de parvenir jusqu'au bhakti-yoga dépasse tous les autres yogis. Devenir conscient de Krsna, donc, représente la perfection du yoga: imaginons un instant que les diverses formes de yoga soient semblables aux montagnes himalayennes, dont les sommets sont les plus hauts sur Terre; on pourrait alors comparer le bhakti-yoga au Mont Everest, le plus haut de tous les sommets. Le yogi parfait concentre son mental sur Krsna Syamasundara, sur Sa merveilleuse carnation de nuage chargé de pluie, sur Son visage aussi beau qu'une fleur de lotus, aussi éclatant que le soleil, sur Ses vêtements étincelants de joyaux et Son Corps orné d'une guirlande de fleurs. Le Seigneur illumine tout de Sa radiance (le brahmajyoti) et Se manifeste en diverses Formes, telles celles de Rama, Nrsimha, Varaha, et aussi dans Sa Forme originelle de Krsna, Dieu, la Personne Suprême. Alors, Il apparaît comme un homme, devient le fils de Yasoda et porte le Nom de Krsna, Govinda ou Vasudeva. Il est l'enfant, l'époux, l'ami et le maître parfaits; Il possède toutes les perfections et toutes les qualités spirituelles. Garder toujours sous l'œil de la conscience ces traits du Seigneur, telle est la plus haute perfection du yoga, et on ne l'atteint que par la bhakti, comme le rappellent sans cesse les Ecritures:

"Le sens et la portée du savoir védique ne se révèlent dans toute leur plénitude, et d'un coup, qu'aux grandes âmes douées de foi sans réserve en Dieu et en le maître spirituel."

"La bhakti est le service offert avec une dévotion entière au Seigneur, sans dessein d'en retirer le moindre profit matériel, dans cette vie ou dans les vies futures. Libéré de ses penchants égoïstes, l'homme doit complètement absorber son mental dans la pensée de l'Être Suprême. C'est là l'objectif du naiskarmya."

Tels sont quelques-uns des aspects de la pratique du bhakti-yoga, sommet de tous les yogas.

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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 12:19
Au onzième chapitre de la Bhagavad-gita, Krishna prouve à Arjuna (et à tous) qu'Il est Dieu, en manifestant Sa forme universelle. Ce qui suit sont les deux versets d'introduction de ce onzième chapitre.




                                                                                   
                                                                                               VERSET 1  

 
arjuna uvaca
mad-anugrahaya paramam
guhyam adhyatma-samjnitam
yat tvayoktam vacas tena
moho ’yam vigato mama


                                                                                           
                                                                                           TRADUCTION

 


Arjuna dit:
Les enseignements sur les secrets du savoir spirituel qu'avec bonté tu m'as révélés, je les ai entendus, et mon illusion s'est maintenant évanouie.

 


                                                                                      TENEUR ET PORTEE



Krsna est la cause de toutes les causes, c'est ce que nous révélera ce chapitre. Maha-Visnu Lui-même, de qui émanent tous les univers matériels, trouve en Krsna Sa cause. Krsna n'est pas un avatara, mais la source de tous les avataras. Le chapitre précédent l'a déjà d'ailleurs parfaitement expliqué. Présentement, Arjuna informe Krsna que l'illusion dont il était la proie s'est désormais dissipée; entendons par là qu'il ne prend plus le Seigneur pour un homme ordinaire, qui serait son ami, mais reconnaît en cet ami la source de toutes choses. Au faite de l'éclairement, Arjuna éprouve le bonheur d'avoir un ami tel que Krsna, mais a également conscience du fait que si lui-même accepte Krsna comme la source de tout ce qui est, d'autres peuvent Le refuser. Le voilà donc, dans ce chapitre, implorant Krsna de montrer Sa forme universelle, car il veut établir aux yeux de tous Sa nature divine. La vision de cette forme universelle du Seigneur provoque en vérité la frayeur, comme Arjuna en fera l'expérience; mais telle est la bonté du Seigneur qu'Il reprendra devant lui Sa Forme originelle.

Arjuna acquiesce à maintes reprises aux paroles de Krsna. Le Seigneur ne lui parle que pour son bien, et Arjuna reconnaît en les événements auxquels il se trouve confronté une manifestation de Sa grâce. Krsna est la cause de toutes les causes, Il est l'Ame Suprême, qui vit dans le coeur de chacun: Arjuna en est à présent fermement convaincu.



 

                                                                                              VERSET 2

 

bhavapyayau hi bhutanam
srutau vistaraso maya
tvattah kamala-patraksha
mahatmyam api cavyayam


                                                         TRADUCTION                                                             



 De Tes lèvres, ô Toi aux yeux pareils-au-lotus, j'ai appris Tes gloires intarissables, et par elles, j'ai aussi découvert les vérités précises sur l'origine et la fin des êtres.

 


                                                                                      TENEUR ET PORTEE



Krsna, dans le dernier verset du chapitre précédent, confirmait à Arjuna qu'il soutient l'univers entier par un simple fragment de Lui-même, et celui ci, dans sa joie, s'adresse à Sri Krsna par l'intermédiaire de ces mots: "Toi dont les yeux sont pareils-au-lotus (les yeux de Krsna sont tout à fait semblables aux pétales du lotus). Tout, en ce monde, tire du Seigneur son origine, et Arjuna, de Ses lèvres mêmes, apprend les détails de ces processus. Il le sait, bien que Krsna soit la cause de la naissance et de l'anéantissement de toute chose, Lui-même est au-delà de ces phénomènes. Partout présent, Il ne perd pas pour autant Son individualité. Tel est l'inconcevable pouvoir de Krsna, et Arjuna reconnaît l'avoir pleinement réalisé.



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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 10:36





VERSET 1

 

dhritarastra  uvaca
dharma-kshetre kuru-kshetre
samaveta yuyutsavah
mamakah pandavas caiva
kim akurvata sanjaya

 



TRADUCTION



Dhrtarastra dit:
O Sanjaya, qu'ont fait mes fils et les fils de Pandu après s'être assemblés au lieu saint de Kuruksetra, prêtes à livrer bataille?

 



                                                                                    TENEUR ET PORTEE



Le dialogue entre Dhrtarastra et Sanjaya, tel que le Mahabharata le rapporte, fait ressortir cette grande philosophie. C'est sur le champ de bataille de Kuruksetra (terre sacrée, lieu de pèlerinage depuis les temps immémoriaux de l'ère védique) que l'exposa le Seigneur, venu en personne sur notre planète pour guider les hommes.


Le mot dharma-ksetra (littéralt: lieu où s'accomplissent les rites du sacrifice) est chargé de signification dans ce contexte, car c'est la Personne Suprême, nul autre que Dieu, qui Se trouve aux côtés d'Arjuna sur le champ de bataille de Kuruksetra. Le père des Kurus, Dhrtarastra, doute fort que ses fils aient une chance de remporter la victoire, et il demande à son secrétaire Sanjaya: "Qu'ont fait mes fils et les fils de Pandu?" Il sait bien que ses fils et ceux de son jeune frère Pandu sont réunis sur le champ de bataille de Kuruksetra, bien déterminés à se battre. Il veut être sûr que ses fils et leurs cousins ne sont parvenus à aucun compromis, en même temps qu'il désire être rassuré sur leur sort. Or, Dhrtarastra craint beaucoup l'influence du lieu sacré sur l'issue de la bataille, car les Vedas en parlent comme d'une aire de sacrifice où descendent même les habitants des cieux, et il sait que son influence bénéfique jouera en faveur d'Arjuna et des Pandavas, à cause de leur vertu.


Sanjaya, élève de Vyasa, possède, par la grâce de son maître, le privilège de voir le champ de bataille sans quitter le palais du roi Dhrtarastra. Averti de son pouvoir, Dhrtarastra lui demande de décrire ce qui se passe sur le champ de bataille.


Dhrtarastra dévoile ici ses pensées: bien que les fils de Pandu et les siens appartiennent à la même famille, il affirme que seuls ces derniers sont des Kurus, et tente d'écarter les Pandavas de l'héritage royal. Par là, nous voyons plus clairement la position qu'adopte Dhrtarastra vis-à-vis de ses neveux, les fils de Pandu. Et il devient évident, dès le début de cette narration, que le fils de Dhrtarastra (Duryodhana) et ses partisans seront balayés du champ sacrificiel de Kuruksetra, où Se trouve Krsna, père de la religion. Ils en seront arrachés comme les mauvaises herbes d'une rizière, et les gens profondément vertueux, conduits par Yudhisthira, remporteront la victoire par la grâce du Seigneur. Tel est le sens des mots dharma-ksetre et kuru-ksetre, mise à part leur importance historique et védique.


La Bhagavad-gita est un texte sacré fort répandu, qui expose la science de Dieu. La Gita-mahatmya ("Les gloires de la Bhagavad-gita") la résume, ajoutant ce conseil de l'étudier très attentivement sous la direction d'un maître entièrement voué à Sri Krsna. Elle recommande également d'en chercher la signification sans y introduire ses propres idées. D'ailleurs, la Bhagavad-gita indique elle-même comment il faut étudier et comprendre son contenu, par l'exemple d'Arjuna qui comprit sans défaillance l'enseignement reçu des lèvres mêmes du Seigneur. Qui a la chance de recueillir ce savoir dans un même esprit de fidélité à la filiation spirituelle* de Krsna, sans y introduire aucune interprétation personnelle, acquerra une connaissance supérieure à celle qu'on pourrait obtenir en étudiant toutes les Ecritures védiques*, ou même tous les textes sacrés du monde. La Bhagavad-gita contient non seulement le message de tous les autres Ecrits révélés, mais aussi des informations qu'on ne trouve nulle part ailleurs. De là son caractère exceptionnel: la Bhagavad-gita nous livre la perfection de la science de Dieu, car elle fut directement énoncée par le Seigneur Lui-même, Sri Krsna.
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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 11:54





Le public français a surtout entendu parler jusqu'ici de la voie du yoga et de la voie du jnana (connaissance libératrice) comme représentatives des doctrines et méthodes spirituelles de l'Inde brahmanique.

Or voici que depuis quelque temps son attention est attirée, de diverses manières, sur la voie de la bhakti, par les adeptes de la "Conscience de Krsna". C'est un fait: l'intelligentsia hindoue moderne et, à sa suite, cette partie de l'opinion occidentale qu'a marquée le néo-hindouisme, n'ont pas rendu pleine justice au chemin de la bhakti, tenu pour populaire et mineur, ou, au mieux, subordonné.

Il faut assurément faire appel de ce jugement. La tradition bhakta a suscité l'un des monuments les plus grandioses —en ampleur et en valeur— de l'indianité.

Certaines de ses manifestations peuvent apparaître déconcertantes, surtout lorsqu'elles se présentent hors du cadre indien. Mais il convient de voir au-delà.

Qu'est-ce donc que la bhakti? Le terme se rattache à une racine verbale sanskrite —bhaj— signifiant, à l'actif: donner en partage, et, au moyen: recevoir en partage. D'où le substantif: bhaga, la bonne part, le bonheur, à partir duquel a été formé l'un des Noms divins: Bhaga-van, Celui qui a la bonne part, le Bienheureux. L'adjectif verbal bhakta, entre autres acceptions, s'applique aux personnes qui reçoivent par grâce une part de la vie divine, s'engagent totalement en la cause du Bienheureux, se dévouent sans réserve à Son service. Et la bhakti est la manière d'être du bhakta, érigée en discipline spirituelle et chemin de salut autonomes.

Multiforme et remontant à une haute antiquité, ce vigoureux courant de pensée et pratique religieuses s'est diversement organisé, au long des siècles, en fonction de telle ou telle figure ou appellation divine. C'est la bhakti consacrée à Krsna, Lui-même adoré comme la suprême Déité, qui nous intéresse ici. Elle se fonde sur le document sacré appelé Bhagavad-gita (le chant du Bienheureux), reproduit sous le présent ouvrage avec traduction et commentaire. Souvent considéré comme une Upanisad, ce chant jouit dans le Brahmanisme de l'autorité doctrinale la plus élevée; en tant qu'inséré dans la grande épopée du Mahabharata, il n'est pas seulement à la source mais aussi au plus large du fleuve de la Tradition. Le Harivarnsa (appendice du Mahabharata), le Visnu- et le Bhagavata Puranas racontent la geste de Krsna; le Bhagavata oriente la bhakti Krsnaïte dans un sens fortement affectif et extatique, tout en développant l'aspect vedantique de sa métaphysique.

Parmi les très nombreuses personnalités qui ont illustré l'histoire du Krsnaïsme, celle de Caitanya doit retenir spécialement notre attention. Il naquit en 1486 à Navadvipa, centre intellectuel important du Bengale à cette époque. Il appartenait à la caste brahmanique. Son nom était Visvambhara-misra. Il fut d'abord chef de famille et maître d'une école où le savoir du temps était dispensé en sanskrit. Mais un pèlerinage à Gaya, en 1506, lui permet de découvrir sa vocation profonde et véritable de grand bhakta de Krsna. En 1510, il devient Renonçant (sannyasi) sous le nom de Sri Krsna Caitanya ou, plus brièvement, Caitanya. Il circula d'abord beaucoup, à la façon des religieux de son ordre, séjourna à Vrndavana, aux lieux saints du Krsnaïsme, puis, en 1515, se retira définitivement à Puri, autre centre visnuïte majeur, où il quittera ce monde en 1533

Le mot sanskrit caitanya signifie "pensée" ou "conscience". Attribué à la Divinité, il prend le sens de Conscience Absolue. Sri Krsna Caitanya veut donc dire: Krsna, Conscience Absolue, ou, si l'on préfère, la Conscience de Krsna. D'où le nom porté par le mouvement religieux qui assume la responsabilité de la présente publication.

Bien que riche d'une excellente culture brahmanique, Visvambhara a très peu écrit. Sa doctrine a principalement été élaborée, puis transmise, par ses grands disciples de la première heure connus collectivement comme les "Six Gosvamis".


Sa métaphysique est délibérément d'appartenance vedantique. Elle comporte des nuances propres que fixera l'appellation d'acintya-bhedabheda-vada: la "doctrine de l'inconcevable différence dans la non-différence". La tension ontologique entre l'âme finie et Dieu, entre la multiplicité et l'Unité omniprésente, est ainsi sauvegardée dans la mesure où elle est jugée nécessaire au déploiement de la bhakti.

L'antique et célèbre définition de l'Absolu comme "être-pensée- béatitude" est conservée par Caitanya. Cependant, l'être, pour lui, n'est pas consubstantiel à une pensée impersonnelle et une béatitude quiescente, mais à une conscience personnelle et un amour passionné (prema) qui provoque intense émotion (bhava) et transport de joie (hlada).
L'antique et célèbre définition de l'Absolu comme "être-pensée- béatitude" est conservée par Caitanya. Cependant, l'être, pour lui, n'est pas consubstantiel à une pensée impersonnelle et une béatitude quiescente, mais à une conscience personnelle et un amour passionné (prema) qui provoque intense émotion (bhava) et transport de joie (hlada).


Enfin, la théorie esthétique du rasa (saveur poétique), convenablement transposée et enrichie, permet une fine analyse et un arrangement des sentiments religieux spécifiquement Caitanyens et de leur gamme subtile.

Quant au culte, l'un de ses aspects les plus originaux consiste en sankirtana, procession de louange chantée et dansée, manière d'oratorio en mouvement pour lequel Caitanya Lui-même composa des mélodies. Il faut aussi mentionner l'invocation répétée: Hare Krsna: ô Hari, ô Krsna.

L'original du présent ouvrage est dû à la plume du swami Bhaktivedanta. Il consiste essentiellement en une traduction commentée de la Bhagavad-gita.

Il est rédigé en anglais, langue dont le swami a la pleine maîtrise, en même temps que celle du sanskrit et du bengali.

En tant que successeur en ligne régulière de Caitanya, l'auteur a droit, selon les usages indiens, à une titulature auguste: Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada.

Le grand intérêt de sa lecture de la Bhagavad-gita tient donc à ce qu'elle nous propose une interprétation autorisée du livre sacré selon les normes de la tradition Caitanyenne.

Quant à la version française ici offerte au public, elle se veut littéralement fidèle au texte anglais du swami Bhaktivedanta. Elle s'interdit d'apporter, de son chef, aucune contribution philologique ou doctrinale inédite.

Venant d'un indianiste et philosophe chrétien, cette préface ne saurait se donner pour l'acte d'allégeance d'un adepte. Mais elle est, de la part de quelqu'un pour qui le christianisme est la Vérité éternelle, un geste de sincère amitié.

 

Olivier Lacombe
Professeur honoraire
Université de Paris - Sorbonne.

Olivier Lacombe est également Docteur es Lettres, Ancien Conseiller culturel auprès des services diplomatiques français en Inde, Ancien Directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (V° section) à Paris, Doyen honoraire de la faculté des lettres de Lille, Ancien Directeur de l'Institut de Civilisation Indienne, et l'auteur de nombreux ouvrages sur la philosophie et l'indianisme. (N.d.E.)

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