la sri Isopanisad
atmany evanupasyati
sarva-bhutesu catmanam
tato na vijugupsate
yah: une personne; tu: mais; sarvani: tout; bhutani: êtres vivants; atmanam: en relation avec le Seigneur Suprême; eva: seulement; anupasyati: observe minutieusement; sarva-bhutesu: en chaque être vivant; ca: et; atmanam: l'Ame Suprême; tatah: par suite; na: ne pas; vijugupsate: hait quiconque
Qui voit tout en relation avec le Seigneur ne hait rien ni personne, car il voit le Seigneur en tout, dans l'animé comme dans l'inanimé, et sait que tous les êtres font partie intégrante de Lui.
Ce mantra décrit le maha-bhagavata, la grande âme qui voit tout en relation avec la Personne Suprême. Il existe trois niveaux de perception du Seigneur. Les kanistha-adhikaris, au niveau le plus bas, se rendent dans le lieu de culte assigné par leur religion (temple, église ou mosquée...) afin d'y accomplir les divers rites prescrits par leurs Ecritures respectives. Ils croient que le Seigneur n'est présent qu'au lieu du culte, et sont incapables de juger du degré de dévotion ou du niveau de réalisation spirituelle des autres croyants. Ils s'attachent à des pratiques routinières, au point de se quereller parfois avec d'autre, dont ils estiment le culte inférieur. Ces kanistha-adhikaris, n'ont pas encore réussi à transcender la matière, et ce sont eux qui, servent le Seigneur avec le moins d'amour et de dévotion. Viennent ensuite les, madhyama-adhikaris, dont le niveau, de réalisation est plus élevé. Ils font la distinction entre: 1) le Seigneur Suprême, 2) les dévots du Seigneur, 3) les innocents, ceux qui n'ont aucune connaissance de Dieu, et 4) les athées sans aucune foi en Lui et pleins de haine pour Ses dévots, et ils adoptent une attitude différente envers chacun d'eux. Ils adorent le Seigneur Le considérant comme seul objet de leur amour, et se lient d'amitié avec Ses serviteurs; ils tentent d'éveiller l'amour de Dieu qui dort dans le cœur des innocents, mais ne s'approchent pas des athées, de ceux qui vont jusqu'à se moquer du nom du Seigneur. Au-dessus du madhyama-adhikari se trouve l'uttama-adhikari capable de tout voir en relation avec le Seigneur Suprême. Il ne fait aucune distinction particulière entre le croyant et l'athée les voyant tous deux comme partie, intégrante de Dieu. Il sait, qu'aucune différence n'existe entre un brahmana érudit et un chien des rues, car ils proviennent également, du Seigneur bien que pourvus de corps différents selon leur karma respectif. Parce qu'il a su faire bon usage de l'infime indépendance que le Seigneur lui avait accordée, le premier acquit un corps de brahmana, alors que le second, pour avoir mal, utilisé cette indépendance se trouva puni par les lois de la nature et emprisonné dans le corps ignorant d'un chien. Sans tenir compte des mérites respectifs du brahmana et de l'animal, 1'uttama-adhikari essaie de faire du bien aux deux. Un bhakta d'une telle sagesse ne se laisse pas tromper, par l'apparence extérieure du corps, mais se sent au contraire attiré par l'étincelle spirituelle qui l'anime. Ceux qui, comme l'uttama-adhikari, parlent de fraternité et de solidarité universelle, mais ne prennent en considération que le corps matériel, sont de faux philanthropes. La vraie notion de fraternité universelle doit être acquise auprès d'un authentique uttama-adhikari, non d'idéalistes insensés qui ignorent tout de la différence entre l'âme distincte. et l'Ame Suprême. Le mot anupasyati, utilisé, dans ce mantra, signifie "observer (anu) de façon systématique", ce que seul peut nous apprendre un parfait acharya; L'œil imparfait, ne permet pas de voir les choses telles qu'elle sont; on ne peut percevoir 1a vérité que si on la reçoit d'une source supérieure, et la plus haute vérité qui soit est le savoir védique, émis par le Seigneur Lui-même. Cette vérité fut transmise par une succession d'acaryas qui, depuis le Seigneur Lui-même, se poursuivit avec Brahma, Narada, Vyasadeva et bien d'autres, jusqu'à nos jours. Aux temps védiques, il n'était nul besoin de mettre les Vedas sous forme écrite, car l'homme, plus intelligent, à la mémoire plus développée qu'aujourd'hui, pouvait assimiler et suivre les instructions du Seigneur aussitôt après les avoir reçues des lèvres d'un maître spirituel. A l'heure actuelle, il existe de nombreux commentaires sur les Ecritures védiques, mais la plupart d'entre eux s'éloignent beaucoup des traces de Srila Vyasadeva, qui, le premier, enseigna cette sagesse. Son œuvre finale, la plus parfaite, la plus sublime, est le Srimad-Bhagavatam, commentaire de son autre œuvre maîtresse, le Vedanta-sutra; mais surtout, il transcrivit la Bhagavad-gita, le "Chant du Seigneur". Telles sont les plus importantes des nombreuses Ecritures, et tout commentaire non conforme aux principes de la Bhagavad-gita et du Srimad-Bhagavatam ne peut prétendre à aucune valeur spirituelle. Les enseignements des Upanisads, du Vedanta-sutra, des Vedas, de la Bhagavad-gita et du Srimad-Bhagavatam sont tous en parfaite harmonie. Par conséquent, à moins d'avoir été initié par un maître dans la lignée de Vyasadeva, ou par qui connaît la Personne Suprême et Ses diverses énergies, personne n'est habilité à commenter les Vedas. Selon la Bhagavad-gita (VI.9), seul l'homme ayant déjà atteint sa libération spirituelle peut devenir un uttama-adhikari et voir tous les êtres vivants comme ses propres frères. Les politiciens cupides d'aujourd'hui ne peuvent avoir cette vision universelle, car même s'ils se posent en frères de l'humanité, ils ne le font que pour en tirer certains avantages matériels, richesse ou gloire et ne rendent aucun service à l'âme spirituelle, dont ces imposteurs n'ont aucune connaissance. L'uttama-adhikari, pour sa part, voit chaque être en tant qu'âme spirituelle; et quand il sert son prochain, c'est à elle qu'il s'adresse, comblant du même coup les besoins matériels et spirituels de ses frères. |
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